Le géant belge de la chimie a présenté, ce jeudi, des résultats record pour 2022 et a précisé le calendrier de la scission de ses activités qui devrait se concrétiser en décembre.

Le leader belge de la chimie Solvay a publié les chiffres de son exercice 2022, ce jeudi matin. L’entreprise se félicite d’avoir dégagé un ebitda historique de 3,229 milliards d’euros, en hausse de 37% par rapport à 2021. Sans effets de change et à périmètre constant, cette hausse est de 28,7%. L’augmentation des prix a plus que compensé l’inflation des coûts, détaille l’entreprise, se traduisant par un gain net de 1 milliard sur l’année. La marge ebitda s’améliore aussi pour atteindre 24%.
+32,9%
Le chiffre d’affaires de Solvay en 2022 est en hausse de 32,9%.
Le chiffre d’affaires, tiré en grande partie par la hausse des prix et des volumes de sa division Materials, est lui en hausse de 32,9% (25,6% sans effets de change), pour atteindre un record à 13,426 milliards. Juste au-dessus du consensus des analystes.
Le dividende de Solvay relevé
Le bénéfice par action est, lui aussi, en hausse, à un plus haut de 16,8 euros par action. Le tableau est complété par un cash flow libre record « reflétant l’augmentation des bénéfices et l’amélioration des marges » qui dépasse le milliard, à 1,094 milliard d’euros (+29,8%).
Une situation qui permet de rémunérer les actionnaires. Solvay va proposer, lors de son AG du 9 mai prochain, la distribution d’un dividende en hausse de 5% (+0,2 euro) à 4,05 euros par action.
Enfin, le groupe dirigé par Ilham Kadri poursuit l’assainissement de son bilan, en réduisant sa dette nette, à 358 millions d’euros. Un endettement réduit d’un tiers depuis l’entrée en fonction de la seule CEO du Bel 20 qui a également indiqué, lors d’une conférence de presse, que l’entreprise avait constitué, depuis 2019, des réserves de 3,5 milliards d’euros.
Calendrier de scission précisé
« Notre transformation opérationnelle est presque achevée », a indiqué Kadri, en ajoutant que l’entreprise avait doublé son retour sur investissement de 8 à 16% en quatre ans. 2022 a par ailleurs également été une année d’investissements. Un milliard d’euros a ainsi été injecté dans le futur de la boîte, une ligne de conduite « déterminante pour nos deux futurs champions que nous sommes en train de préparer », a ajouté la CEO.
Les 160 ans de l’entreprise rimeront en effet avec la scission de ses activités en deux entreprises cotées distinctes. L’une centrée sur la chimie essentielle, l’autre sur la chimie de spécialité. Ilham Kadri a précisé le calendrier de l’opération.
Les noms des deux nouvelles entités et des précisions sur leur structure devraient être rendus public au cours du second trimestre. Le troisième trimestre sera rythmé par la gestion de la dette actuelle entre les deux nouvelles entreprises.
Tout accélérera au quatrième trimestre. Chaque nouvelle entreprise organisera un capital market day et précisera ses ambitions à moyen terme. Le management sera alors connu et devra convaincre lors de road shows en Europe et aux USA. Le processus se terminera par une assemblée extraordinaire des actionnaires, courant décembre, qui devra entériner la scission.
2023 plus morose
Au-delà de cette transformation, Solvay se prépare à affronter des vents contraires en 2023, avec un ebitda en baisse de 3 à 9% en raison d’une baisse des volumes sur certains marchés clés suite à « l’environnement macroéconomique actuel ». Une baisse qui est cependant moins forte que ce que le consensus des analystes prévoit, pointe l’entreprise.
Le cash flow libre retombera à environ 750 millions d’euros en raison des investissements. Le groupe se veut cependant rassurant: la rentabilité dépasserait toujours son niveau pré-Covid de plus de 25% sur base organique.
Pricing power
La CEO se dit « confiante mais prudente ». « Nous sommes une entreprise plus saine et plus forte grâce à quatre ans de transformation. On s’attend à faire mieux que nos pairs grâce à une bonne diversification et une sensibilité moins cyclique », a-t-elle ajouté.
Elle affirme par ailleurs que Solvay dispose d’un bon pouvoir de fixation des prix. « Nos clients sont prêts à payer une prime pour nos produits. »
Enfin, Kadri a fait le point sur les efforts de l’entreprise en matière de climat. En quatre ans, elle a déjà réalisé deux fois l’effort de réduction de ses émissions de CO2 à atteindre pour respecter l’Accord de Paris. Et ses émissions baisseront encore de 9% d’ici à 2025. L’entreprise continue également sa sortie progressive du charbon.
Maxime Delrue
Extrait de l’Echo
Un peu de réconfort dans cette ambiance morose avec une entreprise Belge performante et tournée vers l’avenir.
J’aimeJ’aime