Alice Degeer: « La résistance à l’occupant allemand (1940 1945) »

Aussitôt de retour en Belgique, Alice rejoint des groupements de résistants. Elle fait partie ensuite du Front de l’indépendant et de l’Armée belge des Partisans.

Elle s’est surtout consacrée à l’organisation, au recrutement, à la direction des éditions clandestine et au travail en entreprise. Son courage et son patriotisme furent récompensés par de nombreuses : médaille de la reconnaissance de la commune de Seraing, médaille de la Résistance et la médaille commémorative de la guerre- 1940 1945.

Le Parti communiste (1931 1977)

 De tempérament indépendant et indiscipliné, Alice sera souvent en conflit avec son parti. Didier Hamann au moment où il fait son travail sur cette personne signale les difficultés qu’il a rencontrées pour obtenir du Parti communiste des informations sur l’activité d’Alice Degeer. À la Fédération de Liège, c’est l’absence de centre de documentation et la réticence de ses membres qui ont rendu les recherches difficiles. Les traits de caractère d’Alice ne sont sans doute pas étrangers à cette situation.

Le long combat, jamais démenti, en faveur des plus démunis, des travailleurs et des femmes, le travail accompli durant toute sa vie n’ont certes pas été reconnus à leur juste valeur ni au PC, ni ailleurs, du simple fait qu’elle était une femme. Cette femme avait pris conscience de l’oppression exercée par les patrons sur les travailleurs en en faisant l’expérience dès l’âge de 10 ans, connaissant la faim, la fatigue et les brimades. Elle devait s’être forgé un caractère impétueux et intransigeant qui ne plaisait pas à tout le monde. En octobre 1948, elle était exclue du PC avec comme motif le non-remboursement au parti d’une partie de son indemnité parlementaire ce qui était la règle pour tous les élus communistes. Cette exclusion proposée par la Commission centrale de Contrôle du Bureau politique sera ratifiée par la section de Seraing

Bien qu’Alice ait contesté, preuves à l’appui, le bien fondé de ces accusations, elle s’est inclinée dignement avec le souci de ne pas polémiquer et de ne pas nuire au parti.

Elle sera réintégrée en 1965 à la demande d’un membre du comité central et jusqu’à son décès, elle continuera à s’investir dans tes actions de solidarité pour les personnes de sa commune

Une femme en avance sur son temps

Alice Degeer a mené un combat représentatif des luttes sociales de son temps. Même si sa dénonciation des méfaits du capitalisme reprenait un thème familier des militants syndicaux et ouvriers en 1939, les revendications qu’elle a formulées alors avaient plus de chance d’être entendues mais seront reprises bien plus tard.

Qu’on en juge :

– Semaine de 40 heures sans perte de salaire et embauche compensatoire pour lutter contre le chômage.
– Le droit de vote pour les femmes.
– Favoriser le travail des femmes.
– Défendre un programme de grands travaux, construction d’hôpitaux, de crèches, de terrains de sport pour chaque école.
– La pension à 60 ans.

Même si ces revendications n’ont pas trouvé une réponse au moment de leur formulation, elles ont nourri toutes les luttes sociales qui se poursuivent encore aujourd’hui. En ce sens, Alice a réellement aidé les générations présentes à poursuivre le combat pour une société meilleure.

Sources

  • Didier Hamann, travail d’étudiant : « Alice Degeer, la première à gauche ». Exercices de méthode bibliographique et documentaire deuxième candidature en journalisme et communication (ULB – 1982-1983)
  • José Gotovitch : « Du rouge au Tricolore », « Les communistes belges de 1939 à 1944. Éditions labor, Bruxelles 1992
  • Cherma: le Parti communiste de Belgique (1921-1944)
  • . E Gubn et L. Van Molle : Femmes et politique en Belgique.  Édition Racine 1998

Proposition de loi sur le travail des femmes et des garçons (23 /06 / 39 – Chambre)

Table alphabétique des interventions du 8 mars au 16 novembre (1948 – Sénat)

L. Lauwers

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