Samedi 21 octobre 2011, quelques jours après l’annonce du démantèlement du groupe Dexia, on apprend la liquidation du holding communal, qui regroupe les participations dans Dexia SA, des collectivités locales belges (provinces et communes).

Retour sur son histoire, les causes et les conséquences de sa chute.
Pour comprendre ce qu’est le Holding communal, un petit retour historique s’impose. Tout commence en 1860 avec la création d’une banque coopérative dont l’objectif est de financer les communes : le « Crédit communal de Belgique ». Les communes doivent alors investir dans la banque en tant qu’actionnaire pour pouvoir y emprunter.
À partir de 1947, la banque va diversifier ses ressources et ses activités notamment en récoltant directement l’argent des particuliers via la création d’agences locales. À cette époque ça marche très fort pour le crédit communal, à tel point que la Belgique va lui sembler bien petite pour assouvir ses envies de conquête. Dès le début des années nonante, l’expansion commence avec l’achat ou la prise de participation [1] dans plusieurs banques européennes. Mais l’étape la plus importante a lieu en 1996, quand le crédit communal fusionne avec un autre monstre du financement des collectivités : le Crédit local de France. Leur mariage donne naissance à Dexia SA.
L’actionnariat du crédit communal de Belgique (provinces et communes) est alors regroupé dans une nouvelle entité : la SA holding communal. La grande majorité de ses moyens financiers (environ 80%) est investie dans Dexia SA. À cette époque, le holding communal est actionnaire de Dexia à hauteur de 21%. Ce pourcentage ne cessera de diminuer au fil des acquisitions et des recapitalisations du groupe Dexia, qui s’est fixé pour objectif de devenir le leader mondial dans le domaine du financement aux collectivités locales. À la veille de sa chute, le holding ne possède plus que 14,14% de Dexia.
Pendant de nombreuses années, les communes et les provinces sont ravies de leurs investissements dans Dexia. Chaque année les dividendes [2] tombent et viennent augmenter leurs recettes. On estime ainsi à quelque 2,5 milliards d’euros [3] le montant des dividendes perçus par les collectivités locales belges depuis 1996. Jusque-là tout va bien, jusque-là tout va bien…
[1] Acquisition d’une part significative du capital d’une société
[2] Lorsqu’une banque ou une entreprise fait des bénéfices, elle peut faire le choix d’en verser une partie à ses actionnaires : ce sont les dividendes
[3] Voir l’article du FAR « La mise en liquidation du Holding communal : Recherche bonne gouvernance désespérément »