Le plan de l’attentat contre Reinhart Heydrich avait été préparé par le gouvernement tchécoslovaque de Londres. Les deux hommes qui l’organisèrent purent prendre la fuite. Les occupants nazis déclenchèrent des représailles féroces dont le but était de briser toute résistance et d’instaurer une psychose d’horreur et de peur.

L’une des plus grandes opérations policières de la seconde guerre mondial fut engagée. Les perquisitions des logements commencèrent dès la première heure de la soirée. Plus de 4500 hommes de la police nazie de sécurité et de la SS et trois régiments de la Wehrmacht participèrent aux opérations.
Ces opérations policières furent suivies par Himmler, le chef suprême de la police du Rech et de la SS. Il se dépêcha d’arriver à Prague. Le travail ne lui manqua pas. Il dirigea à cette époque la surveillance de 450 000 personnes en Bohême. D’après les statistiques allemandes de l’époque, près de 4 500 000 personnes furent contrôlées. Outre Prague, 5000 autres communes et villes furent soumises aux contrôles et aux perquisitions. D’après les listes publiées dans les journaux, 1381 personnes furent exécutées pendant la période d’application de la loi martiale.
Par vengeance, après l’attentat, les nazis assassinèrent les patriotes tchèques dans les camps de concentration et dans les prisons. À Mauthausen, il y avait 3000 Tchèques dont 600 intellectuels. Après l’attentat, la colonie tchèque fut exterminée. Il ne resta plus que 300 personnes dont 6 intellectuels. La décision de détruire Lidice avait été prise le 3 juin 1942 soit 6 jours après l’attentat contre Heydrich.
Cette décision était partie d’une lettre envoyée à une employée d’une entreprise de la commune de Kladno, ville sidérurgique. L’entrepreneur ayant lu la lettre pensa que l’expéditeur de cette lettre était un des auteurs de l’attentat. Il téléphona au commissariat de police pour prévenir le chef de police du district
A la lecture de cette lettre pourtant galante, la Gestapo arrêta Anna la destinatrice du courrier qui, au cours de son interrogatoire, parla d’un homme qu’elle avait rencontré dans le passé mais dont elle ne connaissait même pas le nom. Il lui aurait demandé de transmettre ses salutations à la famille Horak de Lidice et de leur dire que Joseph, leur fils, était en bonne santé et qu’ils n’avaient pas à se faire de souci pour lui.
La gendarmerie constata qu’effectivement une famille Horak vivait dans la commune voisine de Lidice. Cette famille avait bien un fils nommé Joseph qui depuis 1939 se trouvait à l’étranger avec le jeune auteur de la lettre également originaire de Lidice.
Immédiatement, les membres des familles Horak furent arrêtés et transportés à Kladno alors que rien ne pouvait prouver une quelconque culpabilité. Ils étaient 8 hommes et 7 femmes. Ces gens n’avaient pourtant aucun lien avec les deux parachutistes envoyés par Londres. Qu’importe, l’appareil nazi avait trouvé le nom de la commune de Lidice.
La population allait payer.
A suivre
Extrait du livre de Ivan Ciganek