
Le patron de Meta, qui possède entre autres Facebook, annonce la fin du fact-checking sur ses plateformes. Marc Zuckerberg explique qu’il veut se débarrasser de ce programme, pour le remplacer par de simples notes laissées par d’autres utilisateurs, comme ce qui se fait sur le réseau X d’Elon Musk. Une décision qui fait réagir abondamment les éditorialistes.
Mark Zuckerberg a retourné sa veste
« Le fondateur de Facebook a retourné sa veste », écrit Dorian de Meeûs dans La Libre. « Il est loin le temps où Mark Zuckerberg bloquait le compte de Donald Trump et ses appels à la violence ». « Sous couvert de défendre la liberté d’expression, Mark Zuckerberg s’aplatit lamentablement devant le président élu Donald Trump ».
Zuckerberg et les autres, Le Soir les appelle la « caste servile des techno-barons ». Elon Musk, Peter Thiel, Jeff Bezos, etc. : Ils se prosterneront à l’investiture de Donald Trump. Tous ont contribué à financer la cérémonie, après avoir prêté allégeance au 47e président des Etats-Unis. Des techno-barons qui ont flairé l’air du temps, senti la nécessité de ne pas froisser Donald Trump. Certains par conviction, comme Elon Musk, d’autres plus par pragmatisme. Le Soir qui reprend cette expression et parle du « régime Mump », contraction de Musk et Trump, pour désigner cet attelage qui va diriger les Etats-Unis.
Les victimes « des avalanches de fake news nous rappellent à quel point le rôle d’une presse indépendante et pluraliste s’avère plus essentiel que jamais » estime encore Dorian de Meeus, comme d’autres confrères ce matin.
Elon Musk tente d’influencer le scrutin en Allemagne
Ce jeudi, Elon Musk va utiliser son propre média, X, pour diffuser une interview avec la patronne de l’extrême droite allemande (AfD) Alice Weidel.
Une exposition inespérée pour celle qui est candidate à la prochaine élection, souligne De Tijd, qui rappelle que l’AfD n’est pas un parti comme les autres. Au niveau européen, Marine Le Pen a rompu l’alliance avec la formation allemande d’extrême droite. Même le Vlaams Belang a pris ses distances, après qu’un responsable de l’AfD a affirmé que pendant la Deuxième Guerre mondiale, tous les SS n’étaient pas des criminels.
L’AfD c’est un parti aux projets radicaux : l’Allemagne devrait quitter l’Union européenne, les sanctions contre la Russie devraient être immédiatement levées, et il faudrait expulser massivement les migrants. Accorder une telle exposition à un parti comme l’AfD n’est pas innocent. Mais pour De Tijd, l’enjeu ce n’est pas l’interdiction d’une telle interview, mais l’exigence de transparence de la part de la plateforme. Il faut demander à X d’être transparent sur l’algorithme utilisé. X qui se présente toujours comme une plateforme neutre où chacun peut exprimer son opinion, et non comme un éditeur qui organise lui-même l’actualité et en est responsable.
« Y voir une ingérence ne serait probablement pas excessif ». Pourtant, nous dit L’Echo, « ne vous fatiguez pas à chercher une réaction vigoureuse de la Commission européenne, vous n’en trouverez point. Craignant un retour de bâton du Conseil, où l’extrême droite est désormais représentée avec l’Italienne Giorgia Meloni et le Hongrois Viktor Orbán, l’exécutif de l’Union fait profil bas ».
Jusqu’où ira Donald Trump pour arriver à ses fins ?
Sa présidence n’a pas encore commencé, mais le message est clair. Donald Trump n’exclut pas une action militaire pour mettre la main sur les zones qui l’intéressent : le Groenland, le canal de Panama et le Canada.
C’est nouveau : désormais Donald Trump menace des membres de l’OTAN, souligne De Morgen. Le Groenland l’intéresse parce que la fonte des glaces libère l’accès à des minerais stratégiques et ouvre de nouvelles routes commerciales maritimes.
Quelle est la probabilité qu’il passe de la parole aux actes ? Le quotidien flamand a demandé leur avis à plusieurs experts. L’un d’eux souligne que Trump pense aujourd’hui pouvoir affronter le monde entier. Il est en pleine confiance, d’autant plus maintenant qu’il a une équipe de loyalistes autour de lui, qu’il a remporté le plus grand nombre de votes populaires, et qu’à la Cour suprême, six des neuf juges sont conservateurs. « Dans toutes les déclarations farfelues de Trump, il y a toujours un peu de vérité. Trump a tendance à d’abord crier très fort, pour voir ensuite ce qu’il peut en faire », ajoute l’expert.
Un autre observateur interrogé dans De Morgen a cette phrase : « Espérer le meilleur, se préparer au pire ».
Par Aline Gonçalves
RTBF.be