Italie : Giorgia Meloni conforte sa position

Contrairement à d’autres pays européens comme la France, l’Autriche et l’Allemagne, où la poussée de l’extrême droite aux Européennes a ébranlé les gouvernements au pouvoir, le parti d’extrême droite de la Première ministre italienne, Fratelli d’Italia, a conforté sa position au terme de ce scrutin, avec 28,87 % des voix selon les résultats provisoires de ce matin, alors que plus de 95 % des bulletins de vote avaient été dépouillés.

Giorgia Meloni a salué les résultats du scrutin de dimanche (9 juin) comme corroborant un vote qui, il y a deux ans — lorsqu’elle avait remporté les élections législatives — n’était qu’un « pari reposant sur l’espoir ». Son parti disposera de 24 des 76 sièges italiens au Parlement européen.

« Je suis fière que notre nation se présente au G7, en Europe, avec le gouvernement le plus fort de tous », a affirmé Giorgia Meloni à la télévision italienne, après l’annonce des victoires importantes de l’extrême droite qui ont déstabilisé les gouvernements en France et en Allemagne notamment.

Le parti La Lega (Identité et Démocratie, ID) de Matteo Salvini, partenaire de la coalition et vice-Premier ministre, a attribué la chute vertigineuse de son parti par rapport aux élections européennes de 2019 (de 34,3 % en 2019 à 8,81 % cette année) à des « circonstances internes difficiles au sein du parti ». Il faisait notamment référence au fait que le fondateur du parti, Umberto Bossi, a annoncé qu’il voterait plutôt pour Forza Italia (Parti populaire européen, PPE) plus tôt dans la journée de dimanche.

La Lega disposera de 8 eurodéputés seulement pour la prochaine législature européenne.

Elly Schlein, cheffe du parti d’opposition de centre-gauche Partito Democratico (PD, Socialistes et Démocrates européens), s’est réjouie du résultat de son parti, qui est arrivé deuxième avec 25,5 % et disposera de 22 eurodéputés.

« Nous sommes en train de combler l’écart avec le parti de Meloni », a affirmé Mme Schlein après les premières projections du dépouillement, peu après 01h00 du matin. « La part de voix des forces d’opposition dépasse désormais celle de la coalition au pouvoir », a-t-elle ajouté.

Le résultat positif du PD signifie que le parti italien est la nouvelle principale délégation nationale au sein du groupe S&D au Parlement européen, détrônant ainsi le Parti socialiste-ouvrier espagnol (PSOE), qui devrait passer à 20 sièges.

En ce qui concerne les autres partis italiens, le Movimento Cinque Stelle populiste (non-inscrits) a obtenu 9,66 % (soit 8 eurodéputés), contre 17,1 % lors du précédent scrutin européen.

Ils n’appartiennent actuellement à aucun groupe euro parlementaire, mais certaines rumeurs laissent entendre que le parti pourrait former un nouveau groupe avec le parti allemand récemment formé Alliance Sahra Wagenknecht (BSW).

Entre-temps, Forza Italia (PPE), autre partenaire de coalition du gouvernement, a dépassé La Lega avec une part de voix de 8,80 %. Il devrait disposer de 7 eurodéputés.

Autre vainqueur relatif du scrutin de dimanche : l’Alliance des Verts et de la Gauche (AVS), dont les trois eurodéputés (6,86 %) rejoindront les rangs des Verts/ALE et de La Gauche (GUE/NGL).

Ilaria Salis, une activiste antifasciste italienne de 34 ans qui risque jusqu’à 24 ans de prison en Hongrie pour avoir prétendument attaqué trois néonazis l’année dernière, fera son entrée au sein du Parlement européen, son parti, l’AVS ayant dépassé le seuil des 4 % qui lui permet d’obtenir un siège. Elle bénéficiera donc de l’immunité parlementaire.

Il est à noter qu’aucun des partis qui auraient rejoint le groupe Renew (libéraux) au Parlement européen n’a franchi le seuil des 4 % nécessaire pour obtenir un siège, le parti de l’ancien Premier ministre Matteo Renzi, Stati Uniti d’Europa, n’obtenant que 3,72 %.

Taux de participation

Dans le pays, le taux de participation aux élections européennes a diminué par rapport au scrutin de 2019, passant de 54,5 % à 48,3 %.

C’est tout de même plus que les scrutins de 2004, 2009 et 2014 (entre 42 et 45 %).

Par : Alessia PerettiAnna Brunetti et Simone Cantarini | EURACTIV Italie | translated by Jeanne Manikieu

Cet article fait partie de l’édition spéciale Élections européennes 2024 : tour d’horizon des résultats.

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