Réflexions à propos de la sauvegarde du puits Pêchon

Malgré un bref mouvement, de protestation la fin des activités de surface survient bien le 31 mars 1975. il ne reste alors que cinq charbonnages en activité dans le bassin, dont 3 pour la seule société Monceau- Fontaine. Jusqu’à la fin de l’année 1975, les puits restent équipés afin de permettre le « désameublement » (remonter du matériel récupérable).

En 1976, un gardiennage des installations de surface est toujours assuré et la société Monceau-Fontaine signale que les activités du 25 sont terminées et qu’elle va entreprendre la démolition du silo à bref délai. En effet, la SNCB envisage de construire, à cet endroit, une immense gare de formation pour les besoins de la sidérurgie à laquelle on prédit encore une croissance durable.

La crise économique des années 70 fait capoter le projet et dès lors, le terrain n’intéresse plus l’Etat. La démolition est reportée sine die. À noter que dans la même optique, la SNCB envisager la ligne Charleroi-Namur à quatre voies et que des dizaines de maisons saines vont être sacrifiées inutilement.

Les installations du Pêchon sont abandonnés et livrées à un hallucinant pillage. Entre-temps naît un projet de réhabilitation du site a des fins sociaux culturelles. Il est décédé de sauver les deux chevalements et le bâtiment des bains-douches pourtant bien mal état. On prévoit également une restauration du quartier riverain, particulièrement défavorisé. Il y a du pain sur la planche car le vandalisme a ravagé tout le charbonnage.

En 1981, il est procédé au démantèlement des bâtiments dont on ne prévoit pas la conservation et les travaux de réaménagement du site débute. Les démolitions parfois inutiles font perdre au site une bonne partie de sa raison historique mais, à cette époque, on est déjà tout heureux de sauver un témoin de passé récent.

le projet n’a pas été concrétisé pour de sombres raisons politiques. Le bâtiment des bains-douches subsistant a même été démoli tellement il était détérioré.

Aujourd’hui, les deux chevalements classés par Arrêté Royal trônent toujours dans le ciel. Leur restauration n’a pas été terminée et il a été envisagé à plus d’une reprise de les abattre car leur état  de corrosion est alarmant.

Notons qu’il s’agit avec ceux du Bois du Cazier et de celui d’Anderlues les derniers chevalements métalliques existant encore dans la région de Charleroi  alors que la Région flamande s’est préoccupée de sauver un maximum de témoins du passé minier campinois. Ici, en Wallonie et plus particulièrement, à Charleroi, on s’est, semble-t-il efforcé de biffer la majorité des installations comme s’il s’agissait d’une plaie honteuse.

Certes, Il aurait été utopique de conserver tous les vestiges, pas toujours très esthétiques d’ailleurs, mais il était possible de garder de nombreux chevalements ou bâtiments architecturalement intéressants.

Va-t-on assister une fois de plus avec le puits Pêchon au saccage des rares vestiges miniers subsistants et par là même, infliger de nouvelles gifles à ceux qui ont trop souvent laissé leur santé dans les mines.

Gilles Durvaux

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