Histoire d’un militant de Marcinelle ( suite n°16)

Un mariage, des enfants, d’autres responsabilités

Olympiades sportives à Trazegnies sous la conduite de notre ami Olivier Depoplimont

Fin juillet 1960, une fête fut organisée par les femmes progressistes de Bruxelles. Un autocar en partance de Châtelet fit le ramassage des copains et copines de Couillet, Marcinelle, Gilly avant de se diriger vers Bruxelles. Parmi les derniers pris en charge, il y avait Jeanne, celle qui quatre mois plus tard, allait devenir mon épouse. Je n’avais jamais rencontré cette fille auparavant et les gens se sont étonnés de connaître un mariage aussi rapide. Ce ne sont pas toujours les longues fiançailles qui font les meilleurs couples. Depuis ce jour, j’habitai Gilly. Quant à Jeannine qui m’avait invité à cette fête des femmes, elle se maria un an plus tard et partit habiter Lodelinsart.

Jeanne était militante. Elle vendait le Drapeau Rouge au Bois de Lobbes et au quartier des Corvées. Elle s’occupait aussi d’activités diverses pour les jeunes enfants. Elle devint monitrice des pionniers. Ce mouvement est l’équivalent de ce que sont les scouts. Elle aurait beaucoup de choses à raconter à ce sujet.

Bientôt nos enfants apparurent et nous avions moins de temps militer. Je repris alors la tournée des journaux de mon épouse puis celle du militant Christian Lacaille de Soleilmont qui avait déménagé à Wangenies. J’ai eu quelques activités dans les quartiers du Plateur et du Marabout. Je n’y étais jamais venu avant mon mariage mais je finis par connaître cette localité mieux que Jeanne.

Parmi les pionniers, il y eut les petites cousines de mon épouse et l’une d’elles, Chantal, dansait dans un groupe folklorique polonais. Le temps s’écoula rapidement et nos enfants grandissent et ce fut bientôt à leur tour de s’occuper du mouvement des jeunes pionniers. Ce sont eux qui organisaient les activités sous la conduite d’une camarade espagnole qui habitait Marcinelle. Les réunions se tenaient à Dampremy ou au Cercle Garcia Lorca situé à la chaussée de Fleurus à Gilly. Ils participaient à des week-ends dans la maison des pionniers de Modave. Ma fille Françoise devin monitrice et elle reçut plusieurs formations en Pologne. À 16 ans, elle conduisait des groupes de jeunes enfants en vacances dans ce pays ainsi qu’en Tchécoslovaquie, en Union soviétique et en Hongrie.
Elle s’est occupée aussi de l’accueil de groupes folkloriques polonais, hongrois et roumains à Gilly et à Dampremy. Peut-être écrira-t-elle un jour ses mémoires plus détaillées car elle en a l’étoffe vu qu’elle est maintenant logopède. S’occuper des enfants a toujours été sa passion.

Quant à moi je retournai encore souvent à Marcinelle, à Couillet et à Bouffioulx mais je le faisais pour des raisons historiques et archéologique et bien évidemment pour revoir mes copains et copines.

L’histoire du parti et de la Jeunesse communiste de Gilly, je ne l’écrirai pas. Je marcherais sur les plates-bandes de Bénédicte Rigot de la rue des Trieux qui a écrit cette histoire dans son mémoire de fin d’études. Tout ce que je peux dire c’est que le père, le grand-père, la tante, ses cousins et cousines y occupent une large place.

Depuis le temps est passé. Le Mur de Berlin est tombé et beaucoup de changements sont survenus dans le monde. Est-ce bien? Est-ce un mal? C’est comme si l’on demandait : « La religion est-elle bonne ou mauvaise? ». On ne peut trancher sur ces sujets dans un mémoire car il faut tenir compte de l’opinion politique, philosophique et religieuse de chacun. Il existe pour cela des journaux engagés.

L’avenir du communisme, il y a maintenant une nouvelle génération qui s’en occupe sous des formes d’un autre genre.

Roger Nicolas

NDLR : « Roger n’a pas fini de nous partager ses souvenirs car les prochaines parutions de « Nouvelles » publieront ses souvenirs de la vie durant la guerre 40 – 45 et des jours qui suivront la libération. »

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