Le meurtre du 18 août (suite n° 30)

A la Formation B (suite n° 30)

Eglise Saint-Christophe de Charleroi – Mémorial en souvenir du Chanoine Pierre Harmignie

La Formation B avait élu domicile au n° 29 de la rue du Parc. Cette maison était la propriété de la ville du Charleroi et avait été habitée par un médecin. Début 1944, les rexistes du Grand-Charleroi la réquisitionnèrent et firent déguerpir le locataire. Elle devint la permanence des fascistes de Charleroi. Ils l’aménagèrent intérieurement avec bureaux, salles de réunions, dortoir, réfectoire et même salle … de torture. Ce 17 août 1944, les rues Tumelaire, du Parc et Willy Ernst grouillèrent d’une animation extraordinaire. Les abords du lieu étaient gardés par des sentinelles.

Au rez-de-chaussée, les bandits entassèrent dans le réfectoire toutes les victimes des représailles (voir les récits précédents). La chasse à l’homme avait fixé à 30 le nombre d’arrestations qu’ils considéraient comme butin. Celles-ci allaient payer de leur vie la mort du bourgmestre Englebin. Toutefois, durant toute la nuit, ils ne purent capturer qu’une vingtaine de futures victimes.

Les otages devaient s’asseoir sur des chaises face au mur. Les bandits leur retirèrent les bretelles et coupèrent tous les boutons de leurs vêtements. Ils furent dépouillés de tout ce qu‘ils avaient emportés, objets que les salopards se partagèrent.

M. Pierre Gobbe qui sera le seul survivant fut le témoin de violentes scènes de coups portés aux malheureuses victimes. Il en fut de même pour M Stoquart qui fut capturé , rappelons-le, parce qu’il circulait à bicyclette durant le couvre-feu. Il fut ainsi excessivement malmenés et témoigna aussi des sévices subis par les prisonniers : vêtements déchirés, pantalons coupés sur la hauteur de la jambe, chaussures ôtées, coups de matraques… Le Doyen Harmignie subit le même sort que tous les autres. Sa soutane fut déchirée après lui avoir coupé tous les boutons.

Femmes et hommes furent ensuite obligés de monter dans un camion tandis que M. Stoquart fut dirigé vers une camionnette. Tout était prêt pour le départ en direction de Courcelles.

A suivre

Résumé effectué par Robert Tangre