L’armée belge des partisans armés (suite LVI)

Contre-propagande

1° Attentat contre un meeting rexiste à Bruxelles

Chemises noires de la Légion nationale

Comme on le sait, des hommes s’étaient spécialisés à semer la terreur dans les rangs des traîtres embrigadés par l’ennemi. Cela devait freiner l’ardeur des nouveaux aspirants au titre d’infamie. Quand nous parlons à Omer des difficultés rencontrées à Bruxelles où les Allemands pullulaient, notre ami hausse les épaules et sourit.

Entré de bonne heure au Corps bruxellois des partisans, Omer y connut le commandant Yernaux et fit ses premières armes à la recherche de Serge Doring, un comparse de Léon Degrelle, à la plume empoisonnée et bavard devant le micro mais toujours introuvable.

Au mois d’août 1941, il fut enfin donné à Omer et à son camarade Benoît d’accomplir « quelque chose ».

Les rexistes organisaient au deuxième étage d’un café de la Grand-Place un meeting épicé comme on le pense mais les patriotes se chargèrent de corser le programme.

La réunion était prévue pour 19 h 30. A 17 h, Omer et Benoît qui s’étaient assurés la complaisance d’un garçon de café, entraient dans l’établissement par la porte de service et se dirigeaient tout droit vers la grande salle. Chemin faisant, ils passèrent devant trois ou quatre salles plus petites où quelques traîtres discutaient déjà avec animation.

Les deux partisans n’étaient pas armés mais l’un d’eux portait un paquet volumineux : une boite métallique bourrée de dynamite et de pierrailles, une bombe à retardement dont un réveille-matin constituait tout le mécanisme. L’engin était réglé pour exploser à 21 heures.

Couchés sous l’estrade, au bout de la salle, les P.A. cherchaient l’endroit le plus favorable où déposer la charge. Un rexiste en uniforme traversa la salle à deux pas de l’estrade. Nos hommes se tinrent cois un instant puis sortirent de leur cachette. C’est à ce moment qu’Omer eut l’impression que « ça » ne marchait pas. Les deux amis retournèrent en arrière et Omer, couché à plat ventre colla son oreille contre la bombe. : « Le réveil s’était arrêté ! »

Il fallut démonter l’appareil et le remettre en place. Enfin, les deux audacieux s’en allèrent, descendirent l’escalier. Au rez-de-chaussée, ils rencontrèrent le garçon de café vert de peur et trempé de sueur. C’est tout à l’honneur de cet homme qui avait surmonté sa frayeur pour accorder son aide aux partisans. Quelles transes n’a-t-il pas subles au cours de la soirée ?

A 19 h 30, la conférence commençait devant une salle comble et exaltée. Mais la séance fut brutalement interrompue à 21 h. En bas, le garçon de café laissa tomber son plateau. Et pourtant, il s’attendait à la « chose ». Que dire de ceux qui ne s’y attendaient pas là-haut ? On en releva douze à l’état de cadavre et quarante plus ou moins grièvement blessées.

A suivre : « Contre-propagande n° 2 : attentat contre des chemises noires »

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