LE DROIT À L’ENSEIGNEMENT ET À MANIFESTER


Le droit à l’enseignement gratuit et obligatoire est le fruit d’une longue lutte qui a duré plus de trente ans. Ce droit a été arraché par les athées dans un long combat. En 1884, seuls les catholiques bénéficiaient des subsides de l’Etat pour éduquer les petites têtes blondes. Il fallait donc croire et non penser pour accéder au savoir. Trente ans avant de pouvoir entrer dans une école pour apprendre à lire, écrire, calculer et comprendre le monde et enfin d’ébaucher un futur homme libre. Aujourd’hui, nous assistons au défilé en rue des jeunes étudiants qui manifestent leur opprobre face aux décideurs politiques et leur non prise en compte du réchauffement climatique. Ces étudiants font la « grève » des cours le jeudi…

Ils sont emmenés par leur égérie Greta Thunberg, une jeune étudiante suédoise de 16 ans. Une gamine au visage poupin qui fait grève des cours le jeudi. Sa photo s’étale dans les journaux brandissant un panneau « SKOLSTREJK FOR KLIMATET » (grève scolaire pour le climat). La presse s’attarde beaucoup sur ses déclarations comme celle-ci : « Les étudiants belges qui manifestent et font grève pour le climat sont des héros. » Bigre !

Par contre, on n’apprend rien sur son parcours scolaire. Quelle école fréquente-elle ? Toutes ces informations sont jugées insignifiantes pour nous être transmises et pourtant… Sachez toutefois qu’il existe un enseignement public en Suède et un enseignement dit « libre » entièrement aux mains de l’Église.

Tous les jeunes descendent dans la rue pour le climat derrière Greta Thunberg ? Pas sûr… Dernièrement, le quotidien Le Soir a mené une enquête auprès de l’Athénée Royal d’Ixelles dans la section Technique et Professionnelle. Il en ressort qu’une partie infime des élèves se sentent concernés par le climat et que nombre d’entre eux proviennent de milieux sociaux-économiques précaires. La priorité de leurs parents se situe ailleurs que        de penser au climat mais plutôt à leur situation économique difficile. Le réchauffement climatique est peu abordé par leur parents et ces jeunes n’en ont jamais entendu parler. Les parents ont sans aucun doute d’autres chats à fouetter et peinent parfois à boucler les fins de mois.

Certains parents d’élèves téléphonent parfois aux directeurs d’école afin que leurs enfants ne participent pas à ces marches du jeudi. Les professeurs ne sont pas indifférents au réchauffement climatique et tentent tant bien que mal d’y sensibiliser leurs élèves afin qu’ils prennent conscience que le climat est un enjeu majeur. Malgré le dévouement intrinsèque de ces enseignants, nombre d’élèves sont peu motivés par cet élément. D’aucuns refusent de participer aux marches pour le climat et invoquent des éléments tangibles, l’une préfère étudier afin de décrocher son diplôme, précieux sésame pour décrocher un emploi, l’autre pense que toute cette agitation ne servira pas à grand-chose tandis que d’autres ne se sentent pas en mesure de renoncer à leur confort. Nombreux sont ceux incapables de déchiffrer et interpréter un graphique et de comprendre certains enjeux…

Alors, ces grévistes des héros ?  Ou des jeunes qui injurient leurs aïeux qui ont lutté corps et âme pour obtenir le droit à l’enseignement égalitaire pour tous ?

Freddy Guidé

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