(Pierre Bodart 1946)
Amis lecteurs

Pour beaucoup, la victoire de la guerre 40 – 45 reviendrait aux Américains. Cette affirmation tend à dissimuler le rôle joué par l’Armée rouge de l’Union soviétique et celui, chez nous, des partisans armés.
Le livre que nous allons publier au fur et à mesure des parutions du bulletin « Nouvelles » vous permettra de connaître le combat important qu’ont joué les militants communistes dans les régions de Charleroi et du Centre.
La rédaction
Préface
Ce livre n’est pas encore
l’historique officiel des partisans, mais c’est déjà, pour les chercheurs et
ceux qu’intéresse cette belle et grande levée de boucliers que fut la
Résistance dans nos contrées, une superbe documentation quant au travail, aux
méthodes et à l’esprit de ceux-là qui furent parmi les plus dynamiques et les
plus efficaces des ouvriers de la délivrance.
Sur un autre plan, le livre de
Pierre BODART est une réussite, car il nous restitue de façon vivante – parce
que vécue – des faits accomplis et contrôlés, sans toucher aux deux écueils si
fréquents dans ces sortes d’ouvrages : la sécheresse et le manque d’atmosphère.
N’est-ce pas eux, en effet, qui adoptèrent, dès le début de l’occupation, une méthode d’action particulièrement audacieuse ? Sans attendre d’y être invités par le Commandement interallié, ils entamèrent, à leurs risques, la dangereuse tâche du sabotage systématique au moyen d’explosifs. Ils y acquirent une très grande expérience, s’y spécialisèrent, et, quand le moment fut venu, ils contribuèrent, avec le plus grand succès, aux opérations prescrites.
Entre les lignes de ces récits, se lit la fierté de l’auteur pour l’œuvre accomplie par ses frères d’armes.Humbles pour la plupart, ils s’étaient donnés à leur patrie. Leur orgueil devant les résultats de leur travail et devant les lourds sacrifices consentis est en tout point légitime.
Ces explosions, ces sabotages avaient évidemment un but concret, qui était de priver l’ennemi de l’un ou l’autre de ses moyens.Mais leur retentissement alla bien au-delà. Ce furent les premières manifestations tangibles de l’existence d’une résistance organisée et décidée à tout. Ils ébranlèrent la belle ordonnance du pseudo gouvernement que les Allemands, avec l’aide complaisante de trop de Belges, avaient réussi à imposer à notre pays.
Ces coups de tonnerre dans la nuit eurent un effet magique : on vit les bons citoyens venir, en masse, rejoindre la résistance, les mauvais commencer leur petit mouvement de repli, tandis que les efforts pour amener notre population au travail en Allemagne devenaient vains subitement.
À coup sûr, l’œuvre de la
Résistance belge fut immense.Non seulement elle a contribué de façon
décisive, selon Montgomery, à l’obtention de la victoire, mais encore, elle a
procuré aux Belges une libération éclair qui les a sauvés des destructions,
cependant qu’elle sauvegardait Anvers, permettant au continent de respirer
immédiatement l’air de la liberté, aux offensives de se continuer, et à notre
pays de profiter de la provende qui s’y débarqua dès Décembre 1944.
Quelle part fut celle des Partisans
dans cette réussite collective ?Il serait malaisé de le dire. Mais on
peut se demander si les choses eussent été ce qu’elles furent, sans l’action
énergique et osée des Partisans qui, les premiers, ouvrirent le feu et
donnèrent le branle au combat.
Lieutenant-Général Yvan GERARD.
CAMARADES PARTISANS
Voici quelques pages de votre histoire. Voici des noms …Vous y reconnaîtrez le nom d’un ami, peut-être fusillé ou rescapé des bagnes nazis … beaucoup demeurent inconnus, d’autres resteront dans l’ombre.
Il ne faut pas nous en vouloir, puisque ce petit livre est un hommage, un gage de reconnaissance à vous tous, les Partisans, et que chacun de vous, à l’évocation d’un fait d’armes pourra nous dire : « j’en étais » !Cet honneur en vaut bien d’autres.
Pierre Bodart.
A suivre les épisodes mois après mois