
- agriculture
- Allemagne
- Angleterre
- antifascisme
- Antiféminisme
- antiracisme
- argent
- armement
- Art
- Assurances
- Écologie
- économie
- élections
- électricité
- émigration
- b
- banque
- Belgique
- capitalisme
- catastrophe
- charbonnage
- chômage
- chemin de fer
- Cinéma
- climat
- commerce
- Construction
- Copains du monde
- corruption
- culture
- Education permanente
- Election USA
- Electons
- enseignement
- Espagne
- Europe
- extrême droite
- Fake news
- FASCISME
- fer
- France
- gaz
- Grève
- guerre
- Guerre 1940-1945
- Histoire
- Histoires de Roger Nicolas
- industrie
- Israël
- Italie
- Jean le mineur
- jeux olympiques
- journalisme
- justice
- Le crime du 18 août
- lecture
- Les partisans armés
- Libres propos
- littérature
- médias
- militarisme
- mine
- mur
- murr
- musique
- Non classé
- paix
- Palestine
- Parlement européen
- parti communiste
- pauvreté
- Pays-Bas
- politique
- politique belge
- Politique internationale
- Pollution
- Pologne
- presse
- récit
- Réflexion
- réseaux sociaux
- Religion
- repas
- salaire
- santé
- Secours populaire
- services publics
- sidérurgie
- socialisme
- société
- solidarité
- sport
- syndicalisme
- Syrie
- Taxes
- Tchécoslovaquie.
- transport
- travail
- Ukraine
- USA Europe
- Verre
On le voit dans les reportages, ce peuple-là n’est pas doué pour la rhétorique et la sophistique, la dialectique et la parole. Il dit simplement et clairement des choses simples et claires que les diplômés des écoles de journalisme, de Science Po, de l’ENA ou de Normale Sup ne comprennent pas parce que ça dépasse leur entendement. Ils sont pauvres et l’engeance qui tient le pouvoir, politique, médiatique et économique, ne sait pas ce que signifie faire manger une famille avec 5 euros par repas. Ils ne le savent pas…
Il est facile de salir ces gens modestes comme le font Libération et Le Monde, L’Obs (avec un article dégoûtant d’un nommé Courage, probablement un pseudonyme…), voire l’inénarrable BHL. « Ces pauvres qui disent qu’ils le sont et qu’ils n’en peuvent plus de l’être, quelle beaufitude, quelle grossièreté, quel manque de manière ! ». Et ces journaux seraient des journaux de gauche ? Qui peut encore le croire?
« Salauds de pauvres! » disent Quatremer & Joffrin, Courage & Askolovitch (qui m’inonde de textos insultants en me disant que tout le monde « se fout » de ce que j’écris, sauf lui apparemment…), Xavier Gorce, dessinateur au quotidien du soir & BHL. Car tous souscrivent comme un seul homme à cette saillie qu’on entend dans la bouche de Gabin dans La Traversée de Paris, un film de Claude Autant-Lara, un ancien du Front national version Jean-Marie Le Pen : « Salauds de pauvres ! » Le rideau se déchire enfin!
BHL écrit: « Poujadisme des Gilets jaunes. Échec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent. Soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo » (17 novembre 2018). Passons sur la rhétorique du personnage, il y a bien longtemps qu’il ne pense plus et qu’il ne fonctionne qu’aux anathèmes –peste brune, rouges-bruns, poujadistes, fascistes, nazis, staliniens, pétainistes, vichystes, maurrassiens sont ses arguties préférées pour clouer au pilori quiconque ne pense pas comme lui. BHL a le record mondial du point Godwin ! Chez lui l’insulte a depuis longtemps remplacé toute argumentation digne de ce nom. Dans le registre des insultes, on l’a oublié, il y avait aussi: « saddamite »…
C’est le néologisme créé par lui pour insulter Jean-Pierre Chevènement lors de la guerre du Golfe. A cette époque, BHL ne s’est pas fait traiter d’homophobe ! Il est vrai que ses amis dans la presse sont nombreux et qu’il dispose d’un efficace pool qui nettoie le net de ses bêtises en les renvoyant dans les pages invisibles du net –vérifiez en tapant « BHL saddamite Chevènement » sur le net, plus rien, nettoyé… Étonnant ! Car dans Bloc-Notes. Questions de principe cinq, page 141 de l’édition du Livre de poche, on peut encore y lire : « Chevènement saddamite et philoserbe ». J’attends que, des Inrocks à Libération, du Monde à France-Inter, on dénonce cette homophobie qu’on m’a prêtée il y a peu parce que, moi, je ne souscrivais pas au doigt d’honneur antillais qui semblait ravir le président de la République, et que je l’ai fait savoir sur le mode ironique. Il est vrai que BHL et l’humour, ça fait deux…
BHL qui fait tant pour qu’on parle de ses livres à chacune de ses parutions voudrait qu’on ne parle pas des Gilets jaunes dans les médias! Comme si c’étaient les journalistes qui créaient l’actualité…
A l’heure où la France pauvre et modeste des Gilets jaunes fait savoir ses difficultés à se nourrir, à se loger, à se vêtir et son impossibilité d’offrir des sorties, des loisirs ou des vacances à ses enfants, Carlos Ghosn, grand patron français (mais aussi brésilien et libanais, il a la triple nationalité), se fait arrêter au Japon parce qu’il fraude le fisc… Pauvre chéri : il ne gagnait que 16 millions d’euros par an ! Il lui fallait bien mettre un peu d’argent de côté s’il voulait survivre un peu…
J’y vois un symbole de la paupérisation induite par ce libéralisme que Mitterrand a fait entrer dans la bergerie française en 1983 avec les intellectuels médiatiques du moment, Nouveaux Philosophes en tête. Des pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, puis des riches de plus en plus riches et de moins en moins nombreux : voilà ce qu’est la paupérisation. L’Empire maastrichtien est la créature des clones de Carlos Ghosn qui paupérisent à tour de bras. Macron est l’un d’entre eux.
Les journalistes des médias dominants clament partout que le message des Gilets jaunes est confus, invisible, illisible, divers, diffus, multiple, contradictoire: non, il ne l’est pas. Il est même très clair: ce que dénoncent les Gilets jaunes, c’est tout simplement cela: la paupérisation.
A suivre
Michel Onfray