On ne le dit jamais assez : les compagnies aériennes sont exemptes de taxes sur le kérosène contenu dans le réservoir des avions et cela depuis 1944. Il n’est pas rare de constater par exemple qu’un trajet d’avion vers certaines destinations coûte moins cher que de s’y rendre en train. Pourquoi cette distorsion ? Le train s’acquitte de taxes sur l’électricité tandis que l’avion n’est soumis à aucune taxe sur le carburant Comment cela se fait-il ? Il faut remonter loin. A la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis veulent continuer à faire tourner leurs usines qui produisent des avions et développer l’aviation civile. Dans ce cadre, la Convention de Chicago, signée en 1944, vise à encourager le développement des liaisons internationales. Cette convention prévoit notamment que le carburant contenu dans les réservoirs d’un avion ne peut pas être taxé à l’arrivée d’un pays. Dans la foulée, les pays signent alors une série d’accords bilatéraux empêchant toute taxation.
A l’époque, on voulait encourager le développement aérien. Mais 74 ans plus tard cela-a-t-il encore du sens ? Selon certaines études d’ONG, une légère taxe de 0,302 euros par litre de carburant générerait un pactole de … 17 milliards d’euros à chaque état ! Mais c’est sans compter sur le puissant lobbying des compagnies aériennes.
Ce qui choque les ONG et certains députés dans ce débat, c’est que le kérosène ne génère pas d’impôt mais pollue au maximum et contribue ainsi au réchauffement climatique. Un avion émet environ 140 grammes de CO2 au kilomètre par passager contre environ 100 grammes au kilomètre pour un automobiliste. La contribution de l’aviation aux émissions globales de gaz à effet de serre de l’Union Européenne est estimée à seulement 3% mais selon un rapport spécial du GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du Climat), l’impact serait en fait 2 à 4 fois plus important.
Dans le quotidien le Soir de ce 30 novembre, un Gilet Jaune d’Erquelinnes s’exprime, il possède deux voitures, l’une pour conduire les enfants à l’école, l’autre pour se rendre au travail. Oui, il part en vacances avec une compagnie low-cost de la région où les travailleurs sont payés au lance-pierres. Des travailleurs qui comme lui, tirent le diable par la queue. Tandis que d’autres Gilets Jaunes tiennent des propos du café du commerce sur les migrants qui perçoivent 800 euros par mois dès leur arrivée sans avoir cotisé comme eux à la sécu et des propos du même tonneau comme par exemple les salaires des ministres…
Freddy Guidé