La catastrophe minière de Trazegnies.

 Les garçons Sturbois entourant leur papa. Jean est au milieu à l’arrière-plan.

Cet accident minier s’est produit le 11 mai 1950 dans le charbonnage n° 6 de Mariemont-Bascoup de Trazegnies. Elle est due à un coup de grisou qui causa la mort de 39 mineurs, faisant d’elle l’une des principales catastrophes de notre pays. Lors du 60e anniversaire de cette catastrophe, l’association Progrès et Culture avait édité une plaquette qui est actuellement introuvable.

Par le travail effectué, nous estimions que la mémoire est une chose importante. Connaître son passé, connaître son environnement nous semble primordial.

Le travail a fait la richesse de notre région, la Wallonie. Des hommes courageux ont peiné pour nourrir leur famille et répondre aux exigences du patronat souvent peu regardant sur les conditions de travail et la sécurité des mineurs.

Nous étions au lendemain de la guerre 1940 -1945. L’appareil industriel belge avait peu souffert comparativement à celui d’autres pays voisins. Le Premier ministre de l’époque, Achille Van Acker avait lancé le fameux slogan « Gagner la bataille du charbon ».

La production monta rapidement au détriment des conditions de sécurité d’autant plus qu’un danger important dans les mines wallonnes était présent, un ennemi, un tueur invisible, sournois : le grisou.

Nous allons reproduire peu à peu le récit élaboré par notre vieux camarade Jean Sturbois qui signait son texte du surnom « Jean, le mineur ». Celui-ci a dédié son récit à la mémoire de son frère Georges qui trouva la mort dans le coup de grisou du 11 mai 1950. Mais Jean, le fit aussi à la mémoire de son père et de ses frères Auguste, Joseph, Pierre, morts de la silicose mais aussi à la mémoire de ses aïeux, tous gueules noires depuis 6 générations.

Dans son livre, Jean le mineur raconte la vie des mineurs et la catastrophe du numéro 6 à Trazegnies pour que les populations présentes et futures de Trazegnies, Courcelles, Souvret et Gouy-lez-Piéton n’oublient pas les souffrances des hommes au fond de la mine pour gagner le pain nécessaire à nourrir leur famille.

Jean affirme : « Nous étions tous forcés au travail pour gagner la fameuse bataille du charbon décrétée par le Premier ministre Achille Van Acker et son gouvernement. Nous n’oublierons pas non plus tous les immigrés qui travaillaient avec nous dans les mines après la guerre dont un grand nombre d’entre eux étaient les soldats allemands prisonniers. »

Mais fin 1946, début 1947, la commission des Nations Unies a décidé de renvoyer ces prisonniers dans leur famille. Bien sûr, certains sont restés chez nous et se sont mariés. C’est à ce moment-là que la Belgique a fait appel à la main-d’œuvre étrangère pour remplacer ces 40 000 prisonniers.

Nous ne passerons pas sous silence tous les immigrés arrivés des quatre coins de l’Europe mais surtout les Italiens sans travail dans leur pays, venus nous aider à gagner cette fameuse bataille du charbon. Eux aussi devaient gagner le pain pour le bien-être de leur famille souvent restée dans leur pays, famille qui attendait les premiers salaires de l’époux, du papa ou du frère pour pouvoir aller les rejoindre.

Souvent logés dans les anciens camps des prisonniers laissés libres par les Allemands rentrés au pays. Il était bien difficile pour camarades italiens de trouver une maison à louer pour accueillir leur famille.

Jean le mineur

À suivre

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