
La situation du minerai de fer
Il se présente dans les roches sous différentes formes.
1) Il constitue un filon se trouvant dans des fentes de terrain plus ou moins transversales.
2) Il se présente en amas ou « stockwerk *». Il remplit alors des cavités d’une certaine dimension.
Mode d’extraction
Dans les cas d’un filon,, on conduit vers celui-ci un puits ou bure tantôt verticalement tantôt en suivant le filon lui-même. On l’attaque par galeries, si le filon est oblique. On le taille en escalier (ouvrage en gradins). Les minerais en masse sont attaqués par des galeries de traverses. Dans les travaux de montagne le minerai est sorti des galeries pas celles percées horizontalement. Dans les puits verticaux, on se sert de « tonnes » remontées à la surface par un treuil.
La découverte d’anciens fourneaux et de nombreux « crayats** » de Sarrasins gallo-romains atteste d’une façon indiscutable que le travail du fer remonte à une très haute antiquité. C’était particulièrement vrai dans l’Entre Sambre et Meuse où plus de 70 localités recèlent des gisements de minerai. Les plus riches d’entre eux se localisent dans les villages, de Florennes, Morialmé, Jamagne, Jamiolle, Daussois, Yves-Gomezée, Fairoul, Fraire, Oret, Mettet et Stave. Plus près de chez nous, la découverte de crayats à Jamioulx, Gerpinnes, Nalinnes, Acoz, Bouffioulx et Marcinelle atteste également de la plus haute antiquité de cette industrie.
Jadis, ces régions étaient recouvertes d’immenses forêts qui fournissaient le combustible nécessaire à la fonte du minerai. Au site dit des « Templiers », à Marcinelle le Cercle d’Histoire et d’archéologie (CHAM) mis à jour des crasses de Sarrasins ainsi qu’une immense faulde*** de charbonnier. La production de charbon de bois devait être importante si l’on considère que cette faulde mesure 13 m de diamètre et que la poussière de ce charbon de bois mêlée à la terre s’étale sur une épaisseur de 30 à 40 cm.
Dans les ruines de l’Ermitage, on découvrit aussi une réserve de houille ou charbon de terre qu’on utilisait également dans les fourneaux. Ce charbon provenait des veines qui affleuraient en plusieurs endroits de nos localités.
L’histoire rapporte que l’incendie d’une forêt fit connaître au peuple de la Scythie que la terre qu’ils fouillaient contenait un métal précieux et que l’ardeur du feu pouvait l’en extraire. Les Celtes passés maîtres dans l’art de l’extraction, 500 ans avant Jésus-Christ, formèrent la première vague d’immigrants qui, par la technique de travail du fer, supplantèrent le peuple néolithique établi depuis des temps immémoriaux sur ce territoire qui est plus tard deviendra la Belgique. Cela prouve que nous sommes tous filles ou fils d’immigrés.
Très vite les premiers Belges repérèrent les meilleurs filons, ceux répartis dans l’Entre Sambre et Meuse. Nous ne parlerons pas des techniques d’exploitation d’exploitations qu’ils employaient car nous ne les connaissons pas. La période qui nous intéresse est celle va du Moyen Age au 19e siècle
Préparation du minerai : triage lavage bocardage et grillage.
Par le triage, on enlève la gangue de roche qui enveloppe le minerai. Cette opération se fait à l’aide d’un marteau rectangulaire d’un côté et en biseau de l’autre. Ce travail était celui des femmes, des enfants et des hommes plus âgés. Il provoquait à la longue, des crampes, des tendinites et autres douleurs diverses dans les bras et les épaules quand ce n’était pas des blessures causées par des éclats de roche.
Par le lavage, on enlevait la terre qui entourait le minerai. Par le grillage, on vaporisait l’eau et les matières étrangères qu’il contenait. Le bocardage consiste a casser à l’aide de machines, les fragments de minerai ayant résisté à la force des trieurs. Toutes ces opérations terminées, le minerai était prêt à être traité dans les fourneaux.
- Stockwerk : tas laissé par le travail
- Crayat : à Charleroi comme la crayette mais de couleur rouge
- Faulde : trace d’une aire forestière laissée par la combustion du bois
À suivre
Roger Nicolas