La crise en sidérurgie.

1 er Congrès de l’Internationale communiste.

L’année 1925 est dominée par la crise de la sidérurgie et ses conséquences sociales. L’épreuve de force s’engage entre patrons et ouvriers. Aux préavis de grève, les industriels répondent par le lock-out.

Une campagne électorale offre une relative trêve à l’affrontement. Le scrutin du 5 mai 1925 se termine par une importante victoire du P.O.B. sauf dans l’arrondissement de Charleroi où il perd 2% de ses voix en gardant ses 7 députés.

La situation sociale se dégrade rapidement.  En verrerie, les syndicats acceptent une diminution de salaire de 6,5%.  Les mineurs de leur côté subissent une baisse de salaire de 5%.  L’affrontement paraît inévitable en métallurgie où les ouvriers excédés votent la grève pour le 29 mai.  Les patrons remettent un préavis à 13.000 ouvriers et annoncent le lock-out pour le 16 juin. Dès le 16 juin 1925, grève et lock-out conjuguent leurs effets.

Le 5 juillet, 8.085 ouvriers sont en grève dans 30 usines du Bassin de Charleroi, 11.385 dans le Centre … 40.398 au total pour la Belgique. La solidarité s’organise.  Les comités de grève appellent à des manifestations quotidiennes.

Le 31 août, les métallurgistes des constructions mécaniques acceptent une baisse de 2,5% de leurs salaires mais dans la sidérurgie de Charleroi la grève continue et 24 hauts-fourneaux restent couverts. Le conflit en sidérurgie pèse lourdement sur l’économie beige avec des répercussions sur l’industrie charbonnière (montée des stocks).

A la fin de l’année 1925, une inondation catastrophique met sous eau toute la Ville-Basse de Charleroi.

C’est seulement en février 1926 qu’un compromis est trouvé.  La diminution des salaires reste fixée à 5% mais cette mesure s’accompagne d’un remboursement des sommes retenues, de l’application d’allocations familiales et d’absence de répression pour fait de grève. La grève aura duré 8 mois, dans un dur et long combat sans vainqueurs, ni vaincus.

L’absence de collaboration entre le P.C.B. et la Fédération des Chevaliers du Travail est déplorée dans un « rapport sur le travail des communistes belges dans les syndicats » pour le Bureau latin de l’Internationale Communiste, daté du 11 octobre 1925 et signé par Vandenheuvel.

« Lors de la grève des métallurgistes, un comité d’action a été formé entre syndiqués des Chevaliers du Travail et « centristes », nous avons eu très peu de contact avec ce comité d’action.

A l’heure actuelle, il manque même des contacts entre le Parti et les Chevaliers du Travail.  Le délégué de cette organisation, le camarade Lahaut, n’assiste que très rarement aux séances du Bureau Exécutif du Parti. La Commission syndicale devra donc également étudier la forme de rapports plus étroits avec les camarades Chevaliers du Travail.

Il sera utile que les Chevaliers du Travail accordent plus d’importance à leur organe « La vie syndicale », qui ne paraît plus depuis des mois et, lors de sa parution, le bulletin était mauvais comme organe syndical. »

A suivre

Dr Jacques Lemaître

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