Législatives en Espagne : « moins de bruit, plus de dialogue », qui est Yolanda Díaz, la communiste qui mène la gauche ?

Yolanda Díaz, ministre du Travail espagnole, a créé son propre mouvement « Sumar », derrière lequel la gauche s’est rangée pour les élections législatives

À l’approche des élections législatives en Espagne dimanche, l’actuelle ministre du Travail, Yolanda Díaz, affiliée au Parti communiste espagnol (PCE), sera la candidate unique de l’union de la gauche

Moins de « bruit », plus de « dialogue » : figure de la gauche radicale espagnole, la ministre du Travail Yolanda Díaz espère redonner des couleurs à son camp lors des législatives de dimanche. Fini, en théorie du moins, les divisions ayant plombé ces derniers mois la gauche de la gauche espagnole, partenaire des socialistes au sein du gouvernement de coalition, et notamment sa principale composante Podemos, fragilisée par sa chute libre aux élections locales du 28 mai.

Candidate unique soutenue par quinze formations

« L’important est que nous nous donnions la main et dialoguions », a exhorté Yolanda Díaz, avocate de 52 ans affiliée au Parti communiste espagnol (PCE). La numéro trois du gouvernement de Pedro Sánchez, qui a créé son propre parti baptisé « Sumar » (« additionner »), a en partie remporté son pari, en engrangeant le soutien de quinze formations, dont Podemos, pour s’afficher en candidate unique de la gauche radicale aux législatives du 23 juillet, pour lesquelles la droite est donnée favorite par les sondages.

Une première victoire pour cette Galicienne, passée en trois ans du statut de quasi inconnue à celui de dirigeante politique affichant la plus forte popularité, selon le dernier baromètre de l’institut public de sondage CIS. Une position que l’intéressée assure accueillir la tête froide, disant ne pas viser « les médailles ».

Ascension politique

C’est sa nomination au ministère du Travail en 2020 qui l’a placée sous les feux des projecteurs, avant que le leader de Podemos, Pablo Iglesias, ne lui confie les rênes de la gauche radicale que 18 mois plus tard, lors de son retrait de la vie politique. Yolanda Díaz peut devenir « la première femme à accéder à la présidence du gouvernement en Espagne », avait alors estimé Pablo Iglesias.

En trois ans seulement, elle s’est de fait imposée dans le paysage politique. C’est elle qui a ainsi arraché, durant la crise sanitaire, un accord crucial sur le chômage partiel. C’est elle, également, qui a obtenu une forte revalorisation du salaire minimum et a fait voter une réforme du marché du travail réduisant la précarité.

Stratégie de compromis

À la différence des dirigeants de Podemos, prompts à attaquer les socialistes, cette mère d’une jeune adolescente a pris soin d’éviter l’affrontement avec le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez. Au coude à coude avec le parti d’extrême droite Vox dans les sondages, elle dit par ailleurs vouloir s’adresser à « la société dans son ensemble », et pas seulement aux militants de gauche. Une stratégie qui n’empêche pas la quinquagénaire – en froid avec plusieurs poids lourds de Podemos depuis son veto à la présence sur ses listes de la ministre de l’Égalité, Irene Montero, compagne de Pablo Iglesias – d’ancrer clairement son programme à gauche.

Les milieux économiques s’inquiètent du coût élevé de son programme – et notamment de sa mesure phare : un revenu universel de 20 000 euros pour tous les jeunes de 18 ans, évalué à 10 milliards d’euros et financé en partie par un nouvel impôt sur la fortune.

Extrait de SudOuest.fr avec AFP

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