Voyages pas chers chez RYANAIR ? Qui paie la note ?

C’est vrai que Ryanair fait des offres intéressantes et bon marché aux personnes qui souhaitent voyager aux quatre coins d’Europe ou ailleurs. Mais comment la compagnie aérienne irlandaise qui engrange des superbénéfices s’y prend-t-elle pour à la fois remplir les poches des actionnaires et offrir un transport aussi bon marché aux voyageurs ? Les voyageurs aériens sont-ils les seuls à contribuer à la réussite financière de Ryanair ?  Assurément non.

Nous qui ne voyageons jamais avec cette compagnie low coast au départ de Charleroi, pardon Brussels Shout Airport Charleroi (une appellation bien de chez nous), nous contribuons à offrir un billet d’avion à bon compte. Pour occuper l’aéroport de Charleroi, Ryanair bénéficie d’un prix avantageux de la part de la Région Wallonne. Une ristourne accordée par Serge Kubla (MR) à l’époque où il était administrateur de l’aéroport de Charleroi.

Nous, en échange, sommes réveillés chaque matin dès poltron minet et incommodés jusque tard le soir car les zincs passent juste au-dessus du toit de notre immeuble. Dernièrement, la Région Wallonne a été condamnée par l’Union Européenne pour avoir accordé des  subventions détournées à la compagnie irlandaise. Et qui va payer cette amende de 15 millions d’euros ? L’ensemble des contribuables wallons dont certains comme nous n’ont jamais mis les pieds dans un avion de Michael O Leary, le patron de Ryanair…

Mais il n’y a pas que le contribuable wallon qui sponsorise le billet d’avion et engraisse les actionnaires de Ryanair… Dans le quotidien « Le Soir », un jeune pilote de chez Ryanair, sous couvert d’anonymat témoigne de son chemin de croix pour percevoir un  salaire brut de 1 800 euros ! Nous le nommerons Michael (prénom d’emprunt). Il parle entre autres de « la discipline de la peur, de survie grâce à la carte de crédit ». Sur les dix premiers mois chez Ryanair, Michael a perçu… « 3 750 euros brut « ! Fort d’une licence de pilote, il arrive chez Ryanair en 2015. « Enfin pas directement, j’ai dû signer chez une entreprise intérimaire », Mc Ginley Aviation qui a un contrat de service chez Ryanair. « Cette société m’a fait signer un contrat avec deux autres pilotes que je ne connais pas. Officiellement, je suis donc indépendant… »

Des sociétés qui sont gérées par un comptable qui prélève mensuellement 169 euros pour ses services. Des frais, des sommes à débourser, Michael en a des tonnes à raconter, pour une carrière d’à peine un an. L’entretien d’embauche, il faut le payer. « Ils ont beau dire que ce n’est pas vrai, c’est plus de 300 euros, en plus du voyage aller/retour et de l’hôtel, ça fait plus de 700 euros au total. » Le badge qui donne accès aux aéroports, c’est 250 euros pour cinq ans. L’uniforme : 300 euros. Ce qui n’est rien par rapport à la formation Boeing 737, dispersée en différents endroits, pour lesquels il faut donc payer l’hôtel les taxis… « J’avais déjà un loyer, un prêt à rembourser pour ma formation, j’ai dû refaire un emprunt familial. »  Et partout, visiblement, un système de rabaissement des jeunes qui débarquent.  « Il y a des exercices de sauvetage en piscine, on doit payer deux euros d’entrée à la piscine alors qu’on paye la formation 29.500 euros ! qui coûte moins de 20.000 ailleurs… »

Les impôts des salaires de Michael seront prélevés, non en Belgique mais en… Irlande tandis que les montants versés aux actionnaires de Ryanair seront planqués dans des paradis fiscaux…

Freddy Guidé

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