La JPB de Marcinelle s’active.
Lors de notre dernier billet, nous rappelions que la section des jeunes de la Jeunesse Populaire de Belgique avait proposé un jumelage entre Marcinelle et la ville de Zwickau en RDA.
Roger Nicolas porte le numéro 3
Outre le Bourgmestre, Lucien Harmegnies, le conseiller socialiste Marcel Lambreckx faisait aussi partie du comité de jumelage. Il est vrai que Marcel montait dans toutes les charrettes. On le retrouvait dans tous les comités possibles existant à Marcinelle. Parfois, il participait à nos activités. Il nous donna un coup de main et des outils pour clouer sur le mur de l’Hôtel de Ville un grand panneau car le bâtiment restait inachevé depuis pas mal de temps. En réalité, il y eut trois panneaux qui signalaient « qu’avec 10 milliards de francs pris sur le budget militaire, on pourrait achever l’Hôtel de Ville. »
Marcel Lambrecks était délégué aux ACEC. Il me demanda si Robert Dussart* était content des interventions marxistes léninistes qu’il faisait lors des assemblées.
C’est à Marcinelle que les initiatives pour la réduction des dépenses militaires furent les plus nombreuses. De petits panneaux allaient dans ce sens et furent suspendus avec une longue perche sur les câbles du tram.
Pour en revenir à la RDA, les gens nous demandaient pourquoi nous éprouvions cet engouement pour l’Allemagne qui avait été notre ennemie. Ils ne comprenaient pas que c’était de l’Allemagne démocratique qu’il s’agissait et qu’on ne devait pas ressasser des haines contre un peuple qui, malgré ses égarements fut tout aussi victime du nazisme.
Beaucoup de communistes allemands furent les premiers persécutés, moururent ans les camps de concentration ou furent fusillés dans les prisons. Et puis, les jeunes générations sont-elles responsables ?
Beaucoup sont restés traumatisés par ces tragiques événements. Dora, une jeune employée allemande qui travaillait aux ACEC me dit un jour : « J’aime beaucoup mon père mais si un jour, j’apprenais qu’il a tué un homme, je le renierais ,et je me suiciderais . »
C’est pourquoi l’amitié entre les peuples ne peut que bannir à jamais ce genre d’événements que les racistes d’extrême droite voudraient faire revivre.
La section des jeunes pratiquait aussi beaucoup de sport : le football, la natation et à course à pied. On excellait aussi dans le volley-ball qui était devenu la spécialité des jeunes communistes. Nous allions souvent jouer à Châtelineau sur la place Wilson contre l’équipe de la section JPB de cette commune.
Quand nous allions jouer en RDA, les Allemands nous battaient toujours. Ils étaient mieux entraînés que nous. A Châtelineau, c’est là que nous avons fait la connaissance José Steppe**, ce fameux individu qui, plus tard, forma , à lui seul, un mini Front national. Où allait-il chercher l’argent pour imprimer ses tracts stupides, grossiers , diffamatoires ? Il s’en prenait aux édiles du parti socialiste. Jamais il ne fut inquiété. Il devait certainement être manipulé par des personnes intéressées qui lui donnait de l’argent.
Une course à pied fut aussi organisée à la Chenevière. Le départ et l’arrivée se faisaient au café de Camille Montagne. Nous étions tous en tenue de sport, short et maillot de corps (on ne disait pas encore T-shirt en de temps-là). Camille avait pour mission de remettre la coupe au vainqueur. Ce dernier fut, croyez-le bien, un étrange coureur. Il s’agissait de Roger Pullinckx du Bierchamps. Il était fagoté comme pour aller au Pôle nord. Il était chaussé de grosses godasses mal adaptées à la course, de longs pantalons, un gros pull roulé et son éternel mégot aux commissures des lèvres. C’est dans cet accoutrement qu’il réussit à nous battre tous au grand étonnement de notre camarade Eddy Poncelet , responsable national de la JPB.
- *Robert Dussart devint le président de la FGTB des ACEC
- ** José Steppe devint la vedette des médias. En dernier lieu, il habitait face à la gare de Marchienne-au-Pont et entreposait sur la voirie publique des quantités de matériaux de toutes espèces. C’était un homme dangereux. Il a fallu énormément de temps pour que sa maison fusse déclarée insalubre afin de le voir disparaitre. Cette haute et grande maison fut abattu après son départ
Roger Nicolas
A suivre
Nouvelles de l'asbl Le Progrès 