Le meurtre du 18 août (suite n° 31)

En route pour Courcelles

Lors de notre dernier billet, nous décrivions la Formation B située rue du parc 29 à Charleroi, lieu où étaient enfermés les otages.

Le problème se posait maintenant pour les fascistes : savoir comment transporter leurs otages vers le lieu d’exécution. Une camionnette de la ville fut empruntée pour effectuer le transport vers Courcelles, vers le lieu le plus proche de l’endroit où avait été exécuté le bourgmestre Englebin.

Il y eut ainsi trois convois successifs en direction de la première maison courcelloise appartenant à Monsieur Clovis Hublou. L’échevin rexiste Desclin accompagna chaque transport.

Le second voyage se fit dans un camion bâché pour douze prisonniers. Certains de ces derniers interpellèrent monsieur le Doyen Harmignie qui, lui, avait réalisé les intentions des rexistes. Devant le désarroi de ses codétenus, le prêtre, avec patience et bonté, fit comprendre à ces infortunés, l’inévitable destin qui les guettait.

Monsieur Hublou dormait à l’étage de sa maison sise rue de Sart-lez-Moulin , 196 devenue depuis lors rue des Martyrs. Il fut réveillé par le bruit du moteur d’un camion qui s’arrêtait devant son domicile. Il ouvrit la porte de sa maison à une bande d’individus qui lui donnèrent l’ordre d’aller dormir chez ses voisins.

Déjà, certains des bandits étaient placés en sentinelles en divers endroits. L’occupant du 196 fut accompagné vers la maison de sa voisine, le 194, appartenant à madame Delestienne. Les bandits lui dirent de ne rien craindre si elle entendait des coups de feu.

La maison choisie pour les otages comportait deux pièces situées l’une derrière l’autre. Au fond de la seconde pièce, un escalier conduisait à la cave mais cette dernière était située sous la maison portant le numéro 194. La cave était étroite, basse, voûtée en plein cintre. Elle fut vidée de son contenu et les prisonniers y descendirent l’un après l’autre. Arrivés là, les uns et les autres cherchèrent comment pouvoir s’ y installer.

Un débat s’engagea entre les uns et les autres et plusieurs d’entre eux demandèrent au prêtre de se confesser . Cet homme fut quasiment le seul à s’exprimer et il ne cessa d’encourager ses codétenus.

Tout à coup , un homme interpella M Stoquart. Rappelons que celui-ci ne figurait pas sur la liste des personnes à arrêter mais qu‘il fut capturé pour le fait qu’il circulait à vélo durant le couvre-feu. Interrogé il reçut une gifle puis dut redescendre rejoindre les autres prisonniers. Par la suite, certains captifs demandèrent à l’homme d’église de dire des prières.

Pendant ce temps, d’autres personnes arrivèrent à leur tour. Ils étaient maintenant 21 dont 19 seront tués et 2 qui auront la vie sauve.

Dans l’entre-temps , le jour s’était levé. Les prisonniers entendirent par le soupirail, le bruit de bottes, le chassé-croisé des camions, le grondement des moteurs. Ils comprirent alors le sort qui leur était réservé. Tout le monde était résigné à l’exception de deux dames en larmes.

Résumé effectué par Robert Tangre

A suivre.

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