
Clairement, Cuba est à un moment-clé dans son évolution. Les difficultés économiques sont réelles, et la pandémie n’a rien arrangé. Toutefois, il apparaît clairement que nombre de ces difficultés pourraient être surmontées si le blocus imposé par les États-Unis était levé. On peut se demander quel intérêt a la première puissance mondiale à ainsi accabler une petite nation, si ce n’est celui de dissuader toute voie indépendante du capitalisme dans d’autres pays du Sud. La crise de l’hégémonie états-unienne en Amérique latine et le retour de la gauche dans de nombreux pays de la région vont certainement créer des conditions plus favorables pour Cuba, mais il reste néanmoins fondamental, particulièrement en Europe, de contester les pratiques intolérables des sanctions menées par le puissant voisin de l’île.
L’amplification de la solidarité dans les mouvements progressistes (notamment lors de campagnes de solidarité active pour la récolte de matériel médical ou autre ) devraient trouver de nouveaux alliés, notamment dans les petites et moyennes entreprises qui pourraient trouver de nouveaux débouchés certainement plus accessibles que le marché nord-américain. Un mouvement d’ampleur qui dépasse le cadre de la gauche radicale , partout en Europe, pourrait forcer de nombreux gouvernements à condamner plus fermement les Etats-Unis, et à sanctionner ce pays qui foule au pied le droit international. Ce serait l’aide la plus utile des progressistes européens à cette île qui a déjà tant donné à la cause de l’émancipation des peuples…
François D’Agostino
Historien, animateur culturel à l’ACJJ