L’expédition des Pieds Nickelés

Relisez d’abord les écrits précédents parus à propos de l’attentat perpétré contre la bourgmestre rexiste du Grand Charleroi. En représailles, peu après, ces individus commettaient leur premier assassinat. Ce n’était qu’un début, Les représailles commençaient.
Une liste de personnes qui vengerait l’assassinat du Bourgmestre Englebin était préparée depuis longtemps et les Pieds Nickelés réagirent immédiatement en allant s’en prendre aux personnes visées dans cette liste préconçue. C’est un échevin Joseph Pévenesse sur qui retombe la responsabilité des méfaits qui allaient être commis puisqu’il marqua son accord.
Venant de Courcelles, ils se dirigèrent vers le Palais de Justice situé boulevard Audent. Ils entrèrent armés et se dirigèrent immédiatement vers le cabinet des substituts du Procureur du Roi. Sans tarder, les employés s’enfuirent. Le Procureur, Monsieur Theunis, était absent. Il était environ 16 heures. Un coup de fil anonyme l’avait averti qu’on était occupé à mettre le feu à sa maison. Par chance, si le Président Semal et le Procureur avaient été présents, ils auraient été immédiatement abattus sans merci.
Ayant trouvé buisson creux, les malfrats partirent ensuite vers le 19 de la rue de la Régence, siège de la Police judiciaire. Là, un homme voulut désarmer un des individus et fut abattu dans la bagarre. Pendant ce temps, deux autres complices mettaient le feu au bâtiment. Les dossiers furent brûlés en grande partie. Trois départs de feu furent toutefois éteints par les pompiers.
Leur besogne achevée, ces hommes s’éclipsèrent. Ils se dirigèrent vers la rue Joseph II, domicile de M. Louis Theunis, le Procureur. Averti par téléphone, ce dernier s’était donc enfui chez un ami. Comme on ne leur ouvrit la porte, ils se rendirent à la maison voisine. La servante ouvrit la porte aux Pieds Nickelés. Ils traversèrent la maison et entrèrent par l’arrière de cette propriété dans la maison du Procureur. Comme celle-ci était vide d’occupants, ils mirent le feu à des objets du rez-de-chaussée. Les rexistes volèrent de l’argent et des bijoux. Les pompiers prévenus entretemps purent éteindre le début d’incendie.
Les comparses se rendirent rue Ferrer 9 chez le Bâtonnier M. Paternoster. Ils n’y trouvèrent personne et mirent le feu dans toutes les pièces de la maison. On y dénombra dix foyers d’incendie.
Prévenu de ce qui se déroulait, l’échevin rexiste Desclin, chargé des services d’incendie, ordonna aux pompiers de cesser leurs interventions. La police de Charleroi s’opposa cependant à cet ordre.
L’exploit accompli, les quatre malotrus partirent vers Mont-sur-Marchienne pour opérer contre le juge Emile Feron, vice-président du Tribunal de Première instance. Croyant l’homme caché chez un voisin, ils se rendirent chez l’instituteur, Monsieur Thomas. Ils n’y trouvèrent toutefois pas le Vice-président. Celui-ci était caché à 50 mètres dans l’école voisine, celle des filles.
Le programme suivant des bandits comportait l’assassinat du général Leroy à Jamioulx et du docteur Rasquin à Nalinnes, Ce dernier était connu comme anglophile. Le général tout comme son épouse étaient absents. Ils mirent le feu à la maison et lorsque les pompiers de Charleroi arrivèrent, le demeure était complètement embrasée.
Ils se remirent ensuite en route pour traquer le docteur Rasquin qui habitait 54 rue du Grand Central à Charleroi. Ce dernier dont le beau-père avait déjà été assassiné par les rexistes en fin juillet, s’était rendu chez un ami à Nalinnes.
Il devait être minuit quand un motocycliste arriva et ordonna à la bande de rentrer à Charleroi.
Résumé effectué par Robert Tangre
A suivre : « L’assassinat de la famille Bousman. »